Centre Loire Bretagne
Non classé
Publié le 24 Avr 2020

SERIE DE PORTRAITS DE PERSONNES QUI ŒUVRENT AU SEIN DE LA LIGUE CLB

Pendant cette période compliquée nous souhaitions vous faire partager le destin d’hommes et de femmes qui œuvrent au sein de la ligue CLB tout au long de l’année. Responsables associatifs, conseillers techniques de ligue ou licenciés, ils vous feront découvrir leurs associations, leurs sports ou leurs projets.
En parcourant les régions de la ligue Centre Loire Bretagne, nous vous proposerons régulièrement des portraits.

Aujourd’hui nous vous présentons Nicolas. En fonction à la CRS 41 de Saint Cyr sur Loir, il nous raconte son parcours.

Bonjour Nicolas peux-tu te présenter ?

Bonjour, j’ai 34 ans je suis originaire d’Angers dans le Maine et Loire et je réside aujourd’hui sur l’agglo de Tours où je vis depuis quelques mois avec mon épouse et notre fils qui a un an.
Je suis entré en école de police à Nîmes en 2008 avant une première affectation à la CRS 52 (Sancerre). Au bout de 10 ans j’ai pu rejoindre mon épouse à Tours en intégrant la CRS 41 de Saint Cyr sur Loire.

Pourquoi avoir choisi la police nationale ?

Je suis entré dans la police avec une idée précise : être au service de la population.
C’est en CRS que j’ai pu trouver les valeurs qui me correspondaient – abnégation, protection des personnes, intérêt pour le collectif et la République; cela me rend fier d’être policier! D’ailleurs la devise des compagnies parle d’elle même « SERVIR « .
Mon métier m’a permis de découvrir le tir qui est devenu une passion mais aussi une spécialité puisque je suis tireur de précision au sein de la CRS 41. Je prolonge le plaisir du tir dans un club sportif.

Quelle place donnes-tu au sport dans ta vie ?

Le sport a une place prépondérante dans ma vie professionnelle mais aussi personnelle dans le sens où il me permet d’aller toujours plus loin, de relever de véritables défis, tant physique que mentaux.
On l’a vu récemment, on se retrouve parfois dans des situations extrêmes dans la violence, qui peuvent s’étaler plus ou moins dans le temps.
Le sport nous permet d’aborder la difficulté de ces situations plus sereine-ment, avec une meilleure maîtrise de soi et une endurance plus importante !

Le rythme d’emploi des CRS est soutenu, arrives-tu à conserver une pratique régulière ?

La vie en compagnie nous impose des déplacements à travers l’hexagone. Le fait d’être moins souvent à la maison est un obstacle concret à l’activité sportive régulière au sein d’un club. Cela dit, le fait de ne pas être chez nous, avec notre confort et nos habitudes, nous permet, si on le souhaite bien sûr, de s’entraîner plus régulièrement. On trouve toujours une salle de sport sur les lieux de déplacements mais avec une paire de running on a déjà ce qu’il faut.

Comment fais-tu pour t’entraîner ?

Comme la majorité de mes collègues je m’entraîne en dehors des heures de service.
Le sport demande aussi des sacrifices et souvent au lieu de rentrer à la mai-son après ma journée de travail, je vais à la salle ou au stand de tir afin d’améliorer mes performances ! Le but premier étant de rendre mon épouse et mon petit bonhomme, fiers de moi ! Le second sera de montrer aux autres que malgré le handicap, on peut performer !!

La participation aux championnats FSPN n’est pas forcément évidente en CRS ?

Les championnats FSPN sont une finalité. Avant cela il y a le quotidien avec tout ce que propose l’association de la CRS 41.
Il faut que nos dates de repos coïncident avec les événements FSPN ! Lors-que nous sommes en déplacement cela reste compliqué. Peut-être que la FSPN devrait se baser sur les repos des compagnies pour effectuer ses championnats ? … 😉
On a déjà la chance de bénéficier de la couverture administrative sur nos entraînements en dehors des heures de services. Il ne faut pas l’oublier car on est à l’abri de rien…

Parle nous de ce jour …

En sortant du travail, Il y a un peu plus d’un an, Mme P me coupait la route alors que je circulais à moto … Un choc d’une extrême violence !
Allongé sur la route, voyant l’état de ma jambe j’ai compris que ma vie allait définitivement changer ! Effectivement quelques jours plus tard, au prix de nombreuses tentatives et d’immenses douleurs, le médecin prenait la décision de couper ma jambe à hauteur du tibia.

Aujourd’hui tu es revenu à la CRS, raconte-nous ton parcours.

Le retour à la CRS s’est fait au prix de nombreux mois en centre de rééducation !
Après deux mois alités non-stop, j’ai été transféré d’un CHU a un centre de rééducation, celui d’ANGERS.
Le centre de rééducation me gardera 4 mois en hospitalisation de semaine, soit de la rééducation tous les jours, matin et après midi, du lundi au vendredi.
Puis viendra l’hôpital de semaine, soit 3 rendez vous par semaine pour du ki-né et de la musculation !
Après 4 mois d’hôpital de semaine, je serais enfin renvoyé à la maison… à ce moment là, de mon côté commencera une rééducation personnelle en salle de sport avec 5 séances par semaine pendant 5 mois !
Puis viendra la reprise soit 15 mois d’arrêt de travail !

J’ai également pu reprendre mes séances de tir au sein de l’unité.
Je mets aujourd’hui ces qualifications au service d’une discipline sportive : le tir paralympique afin de prétendre à une participation aux JO 2024 en tant qu’athlète.

Les JO ? tu peux nous en dire plus ?

C’est un projet un peu fou j’avoue! Ce n’est pas une finalité mais une suite à l’aventure que je vis jour après jour !
Souhaitant mettre mes compétences techniques au service d’une discipline sportive, je suis entré en contact avec la Fédération Française de tir en Septembre 2019.
À la suite d’un entretien téléphonique et d’un rendez-vous pour un tir d’essai au centre National de tir Sportif de Châteauroux (36), j’ai été retenu dans le dispositif  » la relève  » organisé par la FFTIR. Ce dispositif a pour but de révéler les nouveaux talents notamment pour la préparation des JO de 2024 à Pa-ris.
J’ai pu à ce jour participer à un stage National organisé par la FFTIR sur Nantes (44). Je suis dans ce cadre en lien et suivis par l’entraîneur de l’équipe de France paralympique – Martial – afin de parfaire les entraînements et les futures qualifications nationales qui arrivent fin 2020.
Si je suis qualifié et que je vais au bout, ce sera peut-être l’occasion de revenir te voir ?! Et qui sait, peut être avec une médaille ?

Une semaine après ta reprise tu t’engages sur le Mud day organisé par la FSPN. Sans repère, tu mets la rapidement la barre haute ?

La hauteur dont tu parles, ce sont surtout des difficultés techniques ! Il faut s’imaginer que derrière une course comme celle-ci, il y a de véritables difficultés physiques d’une part mais aussi matériels pour une personne amputée ! Je pense notamment à la prothèse qui était faite exprès pour la course, ce que l’on appelle une lame.
Effectivement le Mud day sortait de l’ordinaire et aujourd’hui je peux dire avec fierté  » oui je l’ai fait « . C’est grâce aux heures d’entraînement ainsi qu’au soutien de mon épouse et de mes proches, sans oublier Jean-Noël et Paul-André, mes prothésistes, qui m’ont fournis à titre d’essai, un pied capable de suppor-ter les contraintes de cet événement !

Est ce que tu as un modèle pour t’inspirer ?

Ce qui me permet d’aller plus loin et plus rapidement aujourd’hui c’est ma con-fiance et ma foi en Dieu !
Si l’on reste dans le domaine sportif, je m’inspire aujourd’hui des exploits de Marie-Amélie Le Fur, détentrice du Record du monde de saut en longueur : 6,01 m (2018) ou de Jérémie Gachet et Michka Guillot des athlètes concourant pour les championnats du monde de course d’obstacle en SPARTAN RACE.

Tes projets sportifs ?

J’ai en projet de m’attaquer aux courses d’obstacles comme les SPARTAN RACE qui offrent un niveau de difficulté et de technicité plutôt intéressantes et si mon niveau me le permet intégrer l’équipe de France paralympiques de tir

Un dernier mot avant de nous quitter

Si j’ai un message à faire passer c’est que tout est possible !
Je prends plaisir à me dépasser et je veux montrer que le handicap n’interdit pas la pratique de notre métier, il faut s’adapter.
Je tiens à remercier tous ceux qui se sont battus pour que je puisse reprendre mon travail au sein de la CRS 41 ! Mon objectif est aujourd’hui de les honorer en performant professionnellement et personnellement

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